Comment travailler le celluloïd en magie ?

poupée tête en celluloid

Une matière exceptionnelle pour son époque

Le celluloïd a été inventé en Amérique par les frères Hyatt en 1865. Son apparition se fit en France en 1876. Il se compose de nitrocellulose et de camphre solidifiés au moyen d’alcool. Il ne sera pas fait état les détails de fabrication qui exige des manipulations délicates et dangereuses.

On trouvait dans le commerce  au début du siècle dernier des feuilles de celluloïd de toutes les couleurs : noires, rouges, ivoire, etc…

Des poupées ou plus précisément des baigneurs de différentes sociétés ont utilisé du celluloïd pour leur fabrication. Notamment les sociétés Nobel, Petitcollin et Convert ont donc utilisé ce matériaux. Mais il était possible de le retrouver dans des manches de couteux et même de fausses dents. Auparavant les lanternes magiques utilisaient des feuilles en celluloïd.

Utilisé en magie par des magiciens du siècle dernier

Un corps solide et résistant

Les feuilles les plus appréciées en prestidigitation étaient les feuilles transparentes. C’est un corps solide, d’aspect corné, très dur et naturellement transparent. Sans saveur, ni odeur. Cependant, enfermé dans un tiroir ou une boîte, il dégageait une forte odeur de camphre.

Il est mauvais conducteur, autant au niveau de la chaleur que de l’électricité, inattaquable par l’eau, par l’air, et à froid par bon nombre d’acides. Mis au contact immédiat de la flamme, il s’enflamme facilement et brûle rapidement. A 90 degré, il devient très plastique et se ramollit sous l’action de la chaleur. A 130 degré, il se décompose. Ce corps est soluble dans l’acétone, la lessive de soude à chaud, l’acide acétique cristallisable, le tolmène et dans un mélange d’alcool-éther. L’acide sulfurique ne détruit pas le celluloïd. Il le décompose à chaud. L’acide chlorhydrique n’agit que lentement sur lui. L’acide azotique l’attaque lentement à froid, rapidement à chaud. Telles sont en résumé les principales propriétés du celluloïd dictés. On a pensé qu’il était utile de les faire connaître avant d’entrer dans les explications relatives à son utilisation en ce qui concerne la prestidigitation.

Propriétés importante du celluloïd

Le celluloïd devient plastique à 90 degré il se dissout dans l’acétone et reprend par l’évaporation complète de ce liquide toutes les propriétés physiques que nous avons énumérées. Une feuille de celluloïd se ramollit dans l’eau portée à 90°. Mais ce procédé est défectueux. On obtient un meilleur résultat en laissant tremper le celluloïd pendant 24 heures dans de l’alcool.

Procédé pour travailler le celluloïd

Faites dissoudre dans de l’acétone des rognures de celluloïd. Un quart de celluloïd et trois quarts d’acétone en poids. Laissez digérer quelques heures en agitant de temps en temps le mélange. Le celluloïd se ramollit et disparaît. La dissolution a alors l’aspect d’un liquide épais, blanc, opaque. Cela lui donne la consistance pâteuse en augmentant suivant le cas la dose d’acétone ou celle de celluloïd. On obtient ainsi une colle de celluloïd plus ou moins épaisse que l’on peut employer de différentes façons.

Exemples d’application pour magicien de ce produit

Pour obtenir une baguette creuse en celluloïd au début du siècle dernier, le magicien prenait une baguette en bois d’une grosseur convenable. Il l’entourait avec du papier d’étain ou de papier ordinaire graissé ou huilé, et passait dessus avec un pinceau des couches successives de colle de celluloïd jusqu’à ce que l’épaisseur soit suffisante.

Ainsi, il obtenait plus de solidité et de rigidité en entourant la baguette en bois ou en fer avec de la tarlatane qu’il imprégnait de colle de celluloïd en passant plusieurs couches jusqu’à ce que la surface soit unie. Avec la tarlatane, il fallait, comme on l’a dit plus haut, isoler la baguette moule, si elle était en bois, en l’entourant de papier graissé. La colle adhérait à tous les corps poreux : le bois, le plâtre, etc… Elle n’adhérait ni au verre, ni à la porcelaine, ni au fer.

Le celluloïd une colle pour magicien

Incontournable en magie pour faire des accessoires

Veut-on modeler un verre à boire ? Il faut prendre de préférence un récipient légèrement conique. Il faut essuyer l’intérieure avec un linge imbibé de vaseline et verser dedans une petite quantité de colle. La hauteur du liquide ne doit pas dépasser deux centimètres.
Incliner le verre de façon à lui donner les différentes positions qui permettent de répandre la colle sur toutes les parties de la paroi. Laisser-en même déborder un peu à l’extérieur pour soutenir la couche intérieure.

Laisser sécher, et renouveler l’opération pour obtenir une épaisseur suffisante.
Si l’on étend de la colle sur la première couche avec un pinceau, le liquide devra être un peu moins épais, de façon à ne pas enlever la première pellicule.
Lorsque toutes les couches successives sont sèches, démouler en retirant le contenu du récipient. On a un verre en celluloïd transparent et s’adapte parfaitement à l’intérieur du moule. En raison de sa transparence, on ne s’aperçoit pas de sa présence dans le verre, surtout si ce dernier est cannelé ou à facettes.

Un procédé facile qui a été utilisé en magie

On comprend dès lors combien il est facile, en usant du même procédé, de produire des cylindres transparents s’adaptant à l’intérieur de tubes ou d’éprouvettes en verre pour magicien. La technique au service de la magie au siècle dernier

Ces indications suffiront certainement pour permettre de construire divers appareils employés en prestidigitation.

Après ces explications, il paraît superflu d’ajouter que pour donner à une plaque, à un disque taillé dans un rouleau de celluloïd une surface plane, il suffisait de placer le disque entre deux linges blancs, et de passer dessus un fer à repasser porté à la température de 90 degré. Le morceau de celluloïd, en se refroidissant, conservait la forme qu’on lui a donnée en élevant sa température. On pouvait ainsi obtenir des cylindres, des gouttières, des boites. Les bords, qui doivent être fixés l’un à l’autre, sont soudés avec de la colle de celluloïd. Le celluloïd a été souvent employé en prestidigitation. Dommage que l’on ne le retrouve plus dans les commerces au 21em siècle. Le celluloïd est complètement interdit de fabrication en 1978